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Archives Colloque Frobenius Francfort février 2014 > Appel à communication /Call for paperCélèbre africaniste allemand, Leo Frobenius (1873-1938) fut à l’origine de la constitution d’un savoir ethnologique en Allemagne et l’un des inspirateurs des poètes et des théoriciens de la négritude, à l’instar de Léopold Sédar Senghor. En tant qu’ethnographe, il fut responsable de douze expéditions en Afrique entre 1905 et 1935, pendant lesquelles il rassembla d’importantes collections d’objets pour les musées d’ethnologie allemands. Pour sa fondation privée – Afrika-Archiv, plus tard dénommée Institut für Kulturmorphologie – il mit par écrit des poésies et des contes populaires issus de la littérature orale africaine, constitua une importante documentation visuelle et une collection exceptionnelle de copies d’art rupestre. Parce qu’elle se déroula en partie dans des espaces de l’empire français et en raison de ses contacts avec les milieux scientifiques et artistiques francophones, la carrière de Leo Frobenius permet d’aborder une histoire transnationale de la constitution du savoir ethnologique, notamment africaniste, en Europe dès la première moitié du vingtième siècle. Cependant, les traditions scientifiques et les contextes institutionnels se sont développés parfois de manière très différente en France et en Allemagne. En ce qui concerne l’ethnologie, il existe des intersections entre deux conceptions épistémologiques nationales, qui rendent intéressantes une exploration de leur histoire croisée. Cette approche permet également de mettre en relief les valeurs et les interactions à l’origine de l’émergence de ce savoir ethnologique, rompant ainsi avec les grilles d’analyses nationales de l’histoire disciplinaire. Elle montre comment des champs thématiques se sont influencés de manière parallèle, antagoniste ou en empruntant l’un à l’autre. Dans ce cadre sera particulièrement observée la manière dont le savoir ethnologique s’est constitué puis diffusé en Allemagne et en France, mais aussi comment il a été reçu en Afrique. Cette histoire croisée des savoirs doit également inclure le rapport à d’autres disciplines voisines comme l’histoire de l’art, la préhistoire, l’histoire des idées, ou les études de la poésie orale africaine. Ce colloque initie ainsi un programme de recherche s’inscrivant dans la durée, portant sur l’histoire croisée de l’ethnologie à travers le prisme de la figure de Leo Frobenius, et donnera lieu à différentes rencontres pluridisciplinaires en France et en Allemagne. A l’occasion du centième anniversaire de l’université Goethe et du cent-quarantième anniversaire de Leo Frobenius, la présente rencontre se focalise sur les multiples temporalités à l’œuvre dans la démarche de l’ethnologue allemand, qui se situe à l’intersection de plusieurs époques : celle des grands voyageurs explorateurs et celle des théoriciens de l’ethnologie dans un contexte de cristallisation du paradigme disciplinaire, celle de l’Afrique comme terrain colonial et celle de l’Afrique comme modèle d’inspiration culturelle, celle enfin du passage de l’objet comme trace d’une société « primitive » à celui d’une œuvre d’art capable de féconder la modernité artistique européenne. Les propositions de communications pourront s’inscrire dans les axes suivants : Axe 1. Leo Frobenius et l’ethnologie allemande : histoire de la discipline en Europe Cet axe a pour objectif de replacer le savoir, la pensée et les institutions créées par Frobenius dans l’histoire de la discipline en Allemagne et plus largement en Europe. Les contributions proposées pourront également s’intéresser aux différentes traditions nationales, courants ou « écoles » de l’ethnologie, tels qu’ils se sont développés en Europe et en Amérique au début du vingtième siècle, afin de montrer dans quel contexte s’inscrit l’ethnologie de Frobenius. Cet axe entend aussi se consacrer aux différentes théories qui influencent l’ethnologie à l’époque de Frobenius – l’évolutionnisme, le diffusionnisme ou le culturalisme par exemple – afin de mieux saisir l’originalité de l’approche de cet « archéologue de la culture ». Axe 2. Leo Frobenius explorateur, ethnographe, ethnologue Cet axe s’intéressera à la démarche et aux pratiques ethnologiques, il s’agit de rendre compte de l’histoire d’une des spécificités de la discipline, la méthode ethnographique. En effet le moment où l’anthropologie se structure, dès le milieu du 19ème siècle, correspond à la conquête progressive du continent africain, d’abord par les Français et les Anglais, puis par les Allemands, et à la constitution d’un regard sur l’Autre déjà scientifique, et relevant ensuite du sens commun. Les communications attendues pourront traiter des premières rencontres qui posent les fondements d’un savoir ethnologique, en terrain africain mais pas uniquement. Elles devront également mettre en évidence les conditions dans lesquelles Frobenius, et plus largement les ethnographes dont il est le contemporain, pratiquèrent leurs recherches de terrain. Une attention particulière sera accordée aux relations établies avec les populations autochtones, les administrations coloniales et les missions religieuses dans l’élaboration de ce savoir ethnologique. Axe 3. Leo Frobenius et la construction d’un discours sur l’Afrique Dès la fin du 18ème siècle se construit un premier regard occidental sur l’Afrique et ses habitants, qui s’inscrit dans le champ d’une idéologie et d’une propagande coloniale à partir de la fin du 19ème siècle. Les images et les imaginaires qui se développent autour du continent s’expriment notamment dans les champs scientifiques, artistiques et politiques. Il s’agit dans cet axe de retracer la généalogie de la bibliothèque coloniale à partir de figures marquantes du début du 20ème siècle, qu’elles soient européennes et productrices d’un tel discours, à l’instar de Frobenius, ou africaines et objet de ce discours. Il s’agira ici de présenter également comment ces discours européens ont pu avoir une dimension performative, en ce qu’ils ont contribué à la formation ou en renforcement d’identités collectives en Europe et en Afrique. A titre d’exemple, peut être citée l’influence que les écrits de Frobenius exercèrent sur des intellectuels, tels Leopold Sédar Senghor, Cheikh Anta Diop ou Yambo Ouologuem. Axe 4. Leo Frobenius entre art, ethnologie et muséologie Les communications retenues interrogeront le passage de l’objet ethnographique, et donc social, à ses dimensions artistiques. En effet, qu’il s’agisse de statues, de masques, de peintures rupestres, etc., certaines productions matérielles – mais aussi immatérielles, tels les rituels venant d’horizons lointains ont très tôt exercé une fascination sur les artistes européens. Les contributions contribueront donc à retracer les processus de valorisation, d’exposition et de conservation de ces collections ethnographiques, en Allemagne et plus largement en Europe et en Amérique, dressant le cadre dans lequel Leo Frobenius intégra l’art dit primitif à l’histoire de l’art en Europe. Ces processus se rattachent par ailleurs à des problèmes contemporains liés à la patrimonialisation des cultures où s’affrontent une volonté légitime de réappropriation des objets collectés par des peuples autrefois colonisés et une logique de conservation muséographique de la part des anciens pays colonisateurs. Le colloque se déroulera en français et en allemand. Les propositions de 500 mots maximum en français ou en allemand, ou à défaut en anglais, indiquant l’axe choisi, pour une communication de 30 minutes, sont à envoyer d’ici le 30 juillet 2013 à l’adresse suivante : colloquefrobenius2014@gmail.com. Vous joindrez une courte notice biographique, indiquant votre discipline et institution de rattachement.
Zwischen 1904 und 1935 hat der bekannte deutsche Ethnologe Leo Frobenius (1873-1938) zwölf, teilweise mehrjährige Expeditionen nach Afrika unternommen. Als einer der frühesten Ethnographen „im Feld“ hat er nicht nur bedeutende Sammlungen ethnographischer Gegenständen für deutsche Völkerkundemuseen beschafft, für seine private Stiftung namens Afrika-Archiv – später Institut für Kulturmorphologie – hat er auch zahlreiche afrikanische Volksdichtungen aufgenommen, eine umfangreiche visuelle Dokumentation der bereisten Gebiete angelegt und eine weltweit einzigartige Sammlung von Felsbildkopien geschaffen. Während der Kolonialzeit zeugten diese Sammlungen vom Reichtum und der Vitalität der afrikanischen Kulturen. Mit seinen Schriften und Ausstellungen hat Frobenius maßgeblich dazu beigetragen, in Deutschland einen wissenschaftlichen Diskurs über Afrika zu begründen, darüber hinaus hat er u.a. die Dichter und Theoretiker der „Négritude“, wie etwa Leopold Sédar Senghor entscheidend beeinflusst. Im Deutschland und Frankreich der ersten Hälfte des 20. Jahrhunderts haben sich wissenschaftliche Traditionen und institutionelle Kontexte zum Teil sehr unterschiedlich entwickelt. Gerade in der Ethnologie gibt es jedoch auch Verbindungslinien zwischen den jeweiligen nationalen Traditionen, die eine Untersuchung ihrer Verflechtungsgeschichte („histoire croisée“) lohnenswert erscheinen lassen. Verschiedene ethnologische Themenfelder haben sich in ihrer jeweiligen nationalen Ausprägung parallel, antagonistisch oder sich gegenseitig beeinflussend, im Sinne einer „histoire croisée“ entwickelt. Wie wurde ethnologisches Wissen in Deutschland, Frankreich und später auch über eine Rückspiegelung in afrikanischen Ländern generiert, verbreitet und rezipiert? Ein wichtiger Aspekt der Herausbildung der Ethnologie als Fach in Deutschland und Frankreich war das jeweilige Verhältnis zu den Nachbardisziplinen wie etwa zur Kunstgeschichte, zu den prähistorischen Wissenschaften, zur Kulturgeschichte oder zur Entdeckung und Anverwandlung afrikanischer Poesie. Verschiedene interdisziplinäre deutsch-französische Treffen sind zu diesen Themen bereits geplant. Anlässlich des 140. Geburtstags von Frobenius sowie des hundertsten Jubiläums der Goethe-Universität ist Frankfurt am Main der geeignete Ort für ein interdisziplinäres deutsch-französisches Symposium, das Frobenius’ Rolle bei der Herausbildung ethnographischer und ethnologischer Wissensbestände über Afrika untersucht. Das geplante Symposium möchte dabei die vielfältigen historischen Ungleichzeitigkeiten in den Blick nehmen, welche die jeweiligen nationalen Ausprägungen der Ethnologien in der ersten Hälfte des 20. Jahrhunderts kennzeichneten. Noch wurzelnd in der Epoche der großen Entdeckungsreisen bildete sich in dieser Zeit ein theoretisch und methodisch fundierter und inhaltlich informierter Kanon heraus. Afrika war gleichzeitig Kolonialgebiet und kulturelle Inspiration. Das ethnologische Objekt war sowohl Beleg von „Primitivität“ als auch Befruchter der künstlerischen Moderne. Noch komplexer wird das Feld durch die Frage, wie sich die, von ihren nationalen Traditionen und politischen Interessen geprägte europäische Kolonialherrschaft mit den jeweiligen afrikanischen Gesellschaften verband. Wie verhält es sich beispielsweise, wenn der deutsche Ethnologe Frobenius das Aufeinandertreffen des französischen zivilisatorischen Anspruchs mit afrikanischen Kulturen in Französisch-Westafrika durch ein spezifisch deutsches Prisma wahrnimmt? Vier verschiedene Themenbereiche sind geplant: 1 : Ethnologie und Ethnographie in Europa, Geschichte der Disziplinen Hier soll die Rolle der von Frobenius geschaffenen ethnologischen Wissensbestände, theoretischen Konzepte und Institutionen, für die Herausbildung des Fachs Ethnologie in Deutschland und darüber hinaus untersucht werden. Darüber hinaus sind auch Beiträge willkommen, die die jeweiligen nationalen Traditionen, Tendenzen oder „Schulen“ der Ethnologie in Europa und in Amerika während der ersten Hälfte des 20. Jh. in den Blick nehmen und damit den wissenschaftlichen Kontext des Frobenius’schen Wirkens zu umreißen. Themen wie Evolutionismus, Diffusionismus und die Entwicklung der amerikanischen Cultural Anthropology können dazu beitragen, die Spezifizität eines Ansatzes zu erfassen, der den Ethnologen als einen „ Archäologen der Kultur“ versteht. 2 : Leo Frobenius als Expeditionsleiter und Ethnograph: Erlebter Erdteil und „Feld“- Erfahrungen Dieses Podium widmet sich der Aneignung ethnographischer Quellen im „Feld“. Ab Ende des 18. Jahrhunderts und vermehrt mit der Kolonisierung des afrikanischen Kontinents am Ende des 19. Jahrhunderts nimmt das Wissen über afrikanische Gesellschaften und Kulturen in Europa dramatisch zu, sowohl in breiten Schichten der europäischen Gesellschaften als auch in Kreisen der Wissenschaft. Das Podium ist Themen gewidmet, die sich mit jenen europäisch-afrikanischen (aber auch europäisch-ozeanischen und europäisch-amerikanischen) Begegnungen auseinandersetzen, die eine Konstituierung von ethnologischem Wissen erst ermöglichten. Dabei soll es um die historischen Kontexte und „Produktionsbedingungen“ ethnographischen Wissens gehen. Die Beziehungen zwischen den Ethnographen, der lokalen Bevölkerung und der kolonialen Verwaltung werden besonders zu untersuchen sein. 3 : Aneignung, Darstellung und Konstruktion eines Kontinents, Diskurs über Afrika und Postcolonial Studies Koloniale Propaganda und evolutionistische Weltanschauung prägten in der 2. Hälfte des 19. Jahrhunderts und am Anfang des 20. Jahrhunderts neue Afrikabilder, die sowohl in politische wie auch in wissenschaftliche und künstlerische Bereiche hinein wirksam wurden. Hier wird es einerseits um die Genealogie dieser „kolonialen Bibliothek“ und um wichtige Protagonisten gehen, die, wie etwa Frobenius, an der Konstruktion der neuen Afrikabilder in Europa beteiligt waren. Anderseits sollen auch die Afrikaner selber in den Blick genommen werden, die als Objekte jener europäischen Konstruktionen bzw. als deren Interpreten neue kollektive Identitäten in Afrika begründeten oder neue emanzipatorische Narrative schufen. Als Beispiel sei der Einfluss von Frobenius’ Schriften auf Intellektuelle wie Leopold Sédar Senghor, Cheik Anta Diop und Yambo Ouologuem genannt. 4 : Kunst und Ethnologie, Aufwertung und Einschreibung der afrikanischen Kulturen in das europäische Kulturerbe Hier wird es um den Prozess der neuen Bewertung ethnographischer Artefakte als Kunstwerke gehen. Wie haben afrikanische, aber auch ozeanische und amerikanische Skulpturen, Masken und Felsbilder – die materielle wie auch die immaterielle Kultur – westliche Künstler beeinflusst? Durch welche Prozesse der Aufwertung, Umdeutung und Ausstellung wurden afrikanischer Kulturgüter in das jeweilige nationale Kulturerbe europäischer Nationen bzw. Amerikas integriert und wie lassen sich die wissenschaftlichen Ansätze und gesellschaftlichen Rahmenbedingungen beschreiben, durch die Ethnologen wie Frobenius bewusst oder unbewusst die sogenannte primitive Kunst in die europäische Kunstgeschichte integrierten. Inwiefern helfen diese künstlerischen Kontexte heute, die afrikanische Sammlungen in westlichen Museen zu legitimieren und wie stellen sich ethnologische Museen als die „Museen der Anderen“ ihrer kolonialen Vergangenheit während in Afrika das Bewusstsein für das eigene Kulturerbe immer weiter wächst? Teilnahme: Bitte schicken Sie bis zum 30. Juli 2013 ein Abstract, von maximal 500 Wörtern an folgende E-Mailadresse: colloquefrobenius2014@gmail.com. Als Konferenzsprachen sind Deutsch und Französisch, und sonst English, vorgesehen. Die Vorträge werden auf maximal 30 Minuten begrenzt. Bitte schicken Sie zusätzlich zur Kurzfassung Ihres Vortrags auch eine kurze biographische Notiz inklusive Ihrer aktuellen institutionellen Anbindung. Die Auswahl der eingesandten Beiträge wird bis zum 1. September abgeschlossen sein. Vorgesehen ist die Publikation der besten Texte. Die Abgabe der endgültigen Texte (zwischen 20 000 und 30 000 Zeichen durch die Teilnehmer wird bis zum 15.November 2013 erbeten, ebenso eine Zusammenfassung des Texts in einer jeweiligen Fremdsprache (Deutsch oder Französisch, eventuell English). |